La « qualification montagne »
En avion la qualification montagne est obligatoire pour se poser sur une altisurface, elle ne l’est pas en ULM. Ce n’est pas une raison pour aborder la montagne sans être rigoureusement formé à cette discipline de haut niveau. Le vol en montagne ne s’improvise pas, il s’apprend : l’altitude, la température, la météo, l’aérologie, la configuration des pistes, l’absence de remise de gaz en finale, impliquent une connaissance pointue des techniques du vol en montagne.
Pour un pilote ULM il est impératif d’avoir préalablement acquis un bon niveau de pilotage en plaine, notamment savoir tenir parfaitement une vitesse, un cap, une altitude en virage, un plan de descente en approche.
Pour votre sécurité, en ULM ne vous aventurez pas sur une altisurface sans une sérieuse formation avec un instructeur labélisé « montagne ».
La règle de base est : « Sur une altisurface, je ne me pose pas si je ne suis pas sûr de moi à 100% »
L’altisurface de Cipières.
Dans l’arrière pays azuréen, l’altisurface de Cipières a l’avantage d’être proche des aérodromes de Cannes-Mandelieu et de Fayence, tout en étant déjà situé en montagne à 3723″ d’altitude. C’est une altisurface relativement facile à aborder, mais qui demande de sérieuses bases de pilotage en plaine, et une bonne connaissance de l’aérologie de montagne pour y attérrir en toute sécurité.
A Cipières la piste est située dans l’axe Est- Ouest, l’atterrissage se fait en remontant la piste en 09 et le décollage en descendant la piste en 27, quel que soit le sens du vent. Il arrive donc d’être obligé de décoller ou d’attérrir avec le vent dans le dos. La base et la finale se situent au croisement de 2 vallées, il y a souvent des turbulences et parfois par temps chaud il peut y avoir de fortes turbulences. La situation météo évolue beaucoup plus rapidement en montagne surtout l’été. Lors d’un attérrissage en été par mistral, attendez-vous à être sérieusement secoué, d’autant plus que la portance de l’air diminue avec l’augmentation de l’altitude et de la température. Gardez à l’esprit que la puissance disponible sur un moteur non compressé diminue de 10 % par tranche de 1000 m .
Il faut être un bon manoeuvrier pour pouvoir porter son attention à l’environnement et non au pilotage. Savoir analyser rapidement les informations: vitesse,vario, altitude, assiette de vol. D’un coup d’oeil dans le tableau de bord percevoir la situation dans une atmosphère pouvant varier d’un instant à l’autre, passant d’un courant rabattant à un autre ascendant ou l’inverse. Courant qui peut vous surprendre, trop long en finale d’atterrissage quand toute remise des gaz est impossible, trop court quand même « plein pot « , rien ne vous permettra d’arriver au seuil du lieu d’atterrissage prévu.
Une altisurface ne peut être abordée, en avion comme en ULM, qu’avec beaucoup d’humilité. Il faut parfois savoir renoncer ou faire demi-tour avant qu’il soit trop tard.
ULM et vol montagne
Il existe un grand nombre d’ouvrages traitant du vol montagne. Je vous recommande ce DVD qui d’intitule « Vol montagne » de Jean Pierre EBRARD.
DVD Vol Montagne lecture sur ordinateur.
Ce DVD contient les photos du cours et des dizaines de photos complémentaires, 360 au total , toutes en rapport avec l’aviation de montagne. Il se consulte sur ordinateur comme un site web.
Les photos et vidéos peuvent aussi être visionnées sur votre télévision, le DVD est compatible avec la plupart des lecteurs DVD.
Outre les photos, des dizaines de clips vidéos d’atterrissages et de décollages en montagne, sur altisurfaces et glaciers français, suisses et italiens vous restitueront les sensations que vivent les pilotes de montagne ( lecture sur ordinateur)
Une vidéo d’Henri Giraud, un cours magistral inédit et une autre vidéos des vols avec lui, pilote ou passager. enregistrés en 1988. (documents personnels inédits) Egalement, des reportages photos concernant des visites faites à des refuges ou auberges en montagne accessibles par avion (altisurfaces ou altiports).
Suite à la parution du DVD, il y a eu une une forte demande pour la version papier. Elle est disponible dès à présent au prix de 27,60 euros, frais de port inclus. Payable par chèque ou virement.
Adresse de l’auteur :
Jean Pierre EBRARD 115 chemin du pierrier – 38330 SAINT-ISMIER France
Extraits : …/… Les pilotes d’Ultra Légers Motorisés sont viscéralement attachés à la notion de « Liberté ».
Et ils ont raison ! Parce que Liberté et Passion sont indissociables ; parce que c’est la Liberté qui permettra à l’Aviation Ultra Légère de perdurer et de se développer.
Mais la Liberté ne peut exister qu’accompagnée du sens de la Responsabilité, seconde notion fondamentale qui doit habiter le pilote d’ULM. C’est parce qu’il est plus libre qu’il doit être plus responsable. Un ULM est un avion avec 0 % de matière grasse
Le Vol en Montagne est pure passion, mais il est aussi très exigeant sur le plan du pilotage et des connaissances qui permettent de le pratiquer en sécurité.
Grande rigueur dans la méthode et grande précision dans le pilotage dans un environnement sans référence d’horizon ne s’apprennent que sur le terrain. Il est souhaitable que tous les pilotes ULM désireux d’atterrir en montagne, le fassent en respectant les règles élémentaires de sécurité et s’entraînent au préalable avec un pilote confirmé. Les accidents de pilotes « avion » sont nombreux malgré une formation rigoureuse et un cadre réglementé.
En conclusion
Le pilotage d’un avion ou d’un ULM dans les sites de montagne et haute montagne sous-entend que c’est l’affaire de pilotes confirmés, au jugement sûr, au pilotage précis, avec un bon sens des responsabilités, capables de prendre des décisions…
Surtout celle de renoncer s’il y a le moindre doute.
La prise de terrain en U en plaine
Quel est le but d’une PTU : Être capable, en se positionnant parallèle à la piste, de rejoindre un point de touché en effectuant un virage à 180°. La prise de terrain en U (PTU) est un éducatif à la manœuvre de panne en campagne lorsque l’altitude ne permet pas de passer par la verticale.
Cet exemple correspond à une manoeuvre en plaine sur un aérodrome classique. Il ne correspond pas à une PTU sur l’altisurface de Cipièrs.